Dans un monde où la demande pour les produits à base de CBD ne cesse d’augmenter, les cultivateurs français se heurtent à une concurrence internationale de plus en plus rude. Ces agriculteurs, animés par une passion indéniable et un sens aigu de la fierté, travaillent sans relâche pour maintenir l’héritage du chanvre en France. La filière CBD, souvent vue comme l’avenir de l’agriculture bien-être, est aujourd’hui confrontée à des défis uniques, notamment des réglementations strictes et des prix de vente inéquitables sur le marché mondial.
La situation des cultivateurs de CBD en Picardie
En Picardie, la culture du chanvre pour la production de CBD est souvent considérée comme prometteuse. Cependant, les cultivateurs font face à un constat désolant : l’essor de la concurrence internationale et des lois de culture très encadrées en France. Un producteur, Aurélien Junter, témoigne de ces défis en affirmant que sa production a chuté à 150 plantes en ce début de mois de mai 2025, une baisse drastique comparée aux 40 000 plantes mises en terre en 2018.
Les coûts de production restent élevés, et la vente des fleurs, fluctuante entre 250 et 400 euros le kilo en France, devient difficile à rentabiliser face à des prix aussi bas que 80 euros au Maroc. Ce déséquilibre incite de nombreux producteurs à repenser leurs modèles économiques et à chercher de nouvelles voies pour survivre.
Pression économique et répercussions
Ce climat concurrentiel force les agriculteurs à réévaluer leur approche. La réduction des surfaces cultivées, comme l’a fait Aurélien, est une stratégie adoptée pour faire face à une réalité difficile. Cette réorganisation s’accompagne parfois de mesures plus audacieuses :
- Transition vers des partenariats avec des marchands de tabac.
- Expansion vers de nouvelles gammes de produits, comme les sachets de fleurs brutes.
- Adaptation à la demande locale en intégrant des codes plus proches des consommateurs.
Thomas L., un autre producteur, souligne la complexité des coûts associés à la culture du chanvre, complainant que le coût d’un kilo produit est équivalent, voire supérieur, à celui d’un kilo importé. Ce dilemme pousse les cultivateurs à demander une évolution réglementaire pour alléger la pression.
Une législation à l’épreuve
La législation française impose un taux de THC inférieur à 0,3% pour que les produits soient considérés comme légaux. En comparaison, d’autres pays tels que la Suisse ou la République tchèque permettent un taux allant jusqu’à 1%, offrant à leurs producteurs une marge de manœuvre bien plus favorable. Cette différence ne se limite pas seulement aux chiffres ; elle impacte directement la qualité des produits et la capacité de production. Thomas L. fait remarquer :
« Plus tu as de THC, plus tu as d’opportunités d’extraire du CBD, ce qui augmente la diversité et la qualité des produits offerts. »
Pour faire face à ces défis, les cultivateurs et certains députés plaident pour une harmonisation des normes, permettant ainsi aux producteurs locaux de rivaliser plus équitablement sur le marché. C’est le cas du député Philippe Fait, qui a évoqué l’importance de cette mesure lors d’une récente question au gouvernement.
Pays | Taux de THC légal | Prix moyen par kilo de fleurs CBD |
---|---|---|
France | 0,3% | 250-400 euros |
Maroc | Non réglementé | 80 euros |
Suisse | 1% | 150 euros (approx.) |
République tchèque | 1% | 140 euros (approx.) |
Une demande croissante pour le CBD local
Cependant, même face à cette adversité, la demande pour le CBD issu de l’agriculture française ne faiblit pas. De nombreux consommateurs privilégient les produits locaux pour des raisons éthiques et de qualité. Thomas L. note avec satisfaction :
- Une volonté des clients de soutenir les agriculteurs locaux.
- Un intérêt renouvelé pour des productions respectueuses de l’environnement.
Pour ces producteurs, maintenir l’afflux de clients souhaitant consommer des produits locaux est une source de motivation. La France, historiquement reconnue comme le premier pays chanvrier en Europe, a le potentiel de redynamiser sa filière CBD en proposant des produits de haute qualité et en soutenant ses agriculteurs. Les efforts de ceux qui croient en la culture locale pourraient en définitive transformer le paysage du bien-être, poussant à une qualité supérieure tout en respectant les traditions.
Conclusion sans fin
En résumé, bien que les producteurs de CBD en Picardie et ailleurs en France soient défiés par des lois strictes et une concurrence internationale, leur fierté et leur détermination demeurent un moteur pour l’avenir de la filière. Avec une évolution favorable des réglementations et une demande locale toujours présente, le rêve d’une France où le chanvre et ses bienfaits sont pleinement valorisés pourrait bien devenir réalité.
Source: france3-regions.franceinfo.fr